La Fabrique du luxe
« Marchand de tout et faiseur de rien » selon Diderot, les marchands-merciers constituent au xviiie siècle une des plus importantes corporations parisiennes. À la fois négociant, importateur, collectionneur, designer et décorateur, ce marchand atypique travaille avec artisans et artistes (orfèvres, ébénistes, sculpteurs) sur le plan local, mais aussi régional et international (Chine notamment), selon les spécialités techniques et artistiques recherchées.
Au cœur d’un système à trois pôles – le commanditaire (issu souvent de la haute aristocratie), l’artisan ou artiste et le marché, que le nouveau phénomène de la « mode » influence fortement –, le marchand-mercier développe différents mécanismes de promotion publicitaire (enseignes, cartes de visite, catalogues…) pour se faire connaître et accroître son réseau.
Nourri de plusieurs essais et ponctué d’un texte courant évoquant la vie d’un marchand, cet ouvrage raconte l’histoire de cette corporation. Par le biais d’une belle iconographie donnant à voir les œuvres (tableaux, objets, meubles…) mais aussi les documents publicitaires (auxquels concourent des artistes comme Boucher ou Watteau) et archives (articles de presse, factures, minutiers notariaux…), le lecteur découvre les origines du luxe à la parisienne.