Balzac et Grandville
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Pourquoi l’exposition Balzac et Grandville est-elle si… mordante ?

Publié le 25 Noviembre 2019

La maison de Balzac, qui a rouvert ses portes en juillet 2019 après des travaux de rénovation, accueille entre ses murs une exposition racontant les relations entre l’auteur de la Comédie Humaine et Grandville, un illustrateur célèbre parmi ses contemporains. À découvrir du 26 septembre 2019 au 13 janvier 2020.

Balzac et Grandville

Le dessinateur Grandville (1803-1847), de son vrai nom Jean Ignace Isidore Gérard, n’a pas vécu très longtemps, mais il a marqué le XIXème siècle. Raison de son succès ? Ses caricatures anthropomorphes à têtes d’animaux qui, aujourd’hui encore, font rire de leurs excès et de leur justesse.  Honoré de Balzac (1799-1850), écrivain et journaliste, a été très attentif à son travail et en a parlé à plusieurs reprises dans ses articles. Tous deux partagent un même regard, mêlé de tendresse et de cruauté, sur la société qui les entoure.

L’exposition Balzac et Grandville, une fantaisie mordante retrace leur relation d’amitié et leurs collaborations, à travers une cinquantaine d’œuvres. Mais alors… Pourquoi l’exposition Balzac et Grandville est-elle si « mordante » ?

Car elle raconte une rencontre peu commune

Lorsque Balzac écrit sur Grandville et fait l’éloge de son travail, il fait preuve d’une très grande originalité ; en effet, si les écrivains du début du XIXème s’intéressent régulièrement aux artistes, peu évoquent les dessinateurs – trop communs.

Mais Balzac n’est pas comme les autres : il a fondé une imprimerie, a été libraire et éditeur, et il connaît bien les métiers de la presse. Les deux auteurs se rencontrent donc dans les bureaux de La Silhouette ou encore de La Caricature, et collaborent. Balzac consacrera trois articles au travail de Grandville.

Car elle présente d’exceptionnelles caricatures

Balzac et Grandville

Vue de l'exposition "Balzac et Grandville" - photo : Louise Allavoine

Cinquante œuvres sont ici réunies : gravures, affiches et dessins originaux donnent un bel aperçu de la palette de talents de Grandville. Pour ce faire, la maison de Balzac a fait appel à différents prêteurs, tels que la bibliothèque Stanislas à Nancy ou le musée Carnavalet, qui lui ont permis de compléter sa collection.
On rit beaucoup devant l’acuité et l’actualité persistantes des visions drolatiques de Grandville, dont la spécialité est de dépeindre des scènes de genre avec des personnages aux têtes d’animaux (rats, sangliers, poissons…). Comme pour montrer tous les secrets que dissimulent les masques policés de la civilisation ! Aussi, Grandville s’est amusé à plusieurs reprises à caricaturer, sans méchanceté, son ami Balzac.

Car elle met en lumière les intérêts politiques de l’époque

Balzac et Grandville

Vue de l'exposition "Balzac et Grandville" - photo : Louise Allavoine

Grandville s’est longtemps passionné pour la politique. Il a abondamment représenté différents thèmes tels que les impôts ou la censure, et attaqué le gouvernement à travers des scènes métaphoriques, en bon Républicain convaincu.

Balzac analyse sa vision des « pantins politiques » avec gourmandise et en parle dans ses articles. On observe également une évolution à partir de 1835, année de lois contre la presse.

Celles-ci obligent Grandville à se tourner vers des dessins plus sages, et à illustrer des romans. Dès les années 1840, il travaille à une vaste entreprise, Scènes de la vie publique et privée des animaux – apogée de son talent.

En savoir plus sur l'exposition

Balzac & Grandville
Une fantaisie mordante

Jusqu’au 13 janvier 2020
Maison de Balzac
47, rue Raynouard, 75016 Paris