Portaits de Frida Kahlo par Nickolas Muray, 1939 © Nickolas Muray Photo Archives

Actualité

5 objets de l’exposition au Palais Galliera qui racontent Frida Kahlo

Publié le 4 novembre 2022

Cet automne, le Palais Galliera crée l’événement en consacrant à la peintre mexicaine Frida Kahlo (1907-1954) une grande exposition. Pas une rétrospective de ses œuvres, non, mais un panorama des objets qui ont entouré l’artiste durant toute sa vie. Cette icône de mode et de résilience s’incarne ici à travers plus de 200 objets issus des collections de la Casa Azul, la maison où elle est née et a vécu, aujourd’hui transformée en musée. Portrait de l’artiste en 5 objets – et pour les voir en vrai, pensez à réserver : l’exposition rencontre actuellement un très grand succès !

Les vêtements pour identité

Manteau en coton guatemalais, huipil Mazatec brodé à la main et rubans de satin © Museo Frida Kahlo - Casa Azul collection - Javier Hinojosa, 2017

Si Frida Kahlo est née en 1907, elle déclarera volontiers être née l’année de la révolution mexicaine, pour lier son destin à celui de son pays. Un détail moins anecdotique que révélateur de son attachement immense au Mexique, à son identité historique et à ses arts populaires…

Et c’est précisément pourquoi, toute sa vie, Frida Kahlo portera des vêtements traditionnels, comme ce corsage traditionnel d’Amérique centrale nommé « huipil », brodé de motifs floraux. Elle était également coutumière des châles (« rebozo »), des jupes longues de style Tehuana (« enagua ») ou encore de manteaux de cérémonie.

Un corset pas si érotique

Corset en plâtre peint par Frida Kahlo. © Museo Frida Kahlo - Casa Azul collection - Javier Hinojosa, 2017

Frida Kahlo connaît, toute sa vie, une très mauvaise santé. Enfant, déjà, elle souffre de poliomyélite, qui entrave sa jambe droite et provoque les moqueries de ses camarades.
En 1925, un très grave accident de bus la laisse transpercée de part en part par une main courante. Horreur ! Frida se retrouve alitée durant des semaines ; heureusement, c’est cet immobilisme forcé qui l’entraîne à dessiner, et à se dessiner, grâce à un miroir opportunément placé par sa mère au-dessus de son lit.
Ses corsets, qu’elle portera jusqu’à sa mort, lui servent aussi bien d’aide que de support, comme en témoigne ce vestige en plâtre recouvert de dessins.

La prothèse d’une résiliente

Prothèse de jambe avec botte en cuir et soie brodée de motifs chinois. © Museo Frida Kahlo - Casa Azul collection - Javier Hinojosa, 2017

De la même manière que le corset précédemment évoqué, cette prothèse de jambe dit la force et la résilience de Frida Kahlo.

En 1950, elle passe neuf mois à l’hôpital, une période interminable qu’elle met à profit en décorant sa chambre, recevant mille visites, poursuivant son travail artistique. Mais elle en ressort amputée, d’où cette prothèse chaussée d’une longue botte rouge, elle-même décorée de motifs chinois, et qui raconte son éternel amour des belles choses, des arts populaires et… du style, qu’elle maîtrise à merveille, en séductrice invétérée.

L’amour de l’art précolombien

Collier en pierres de jade précolombiennes assemblées par Frida Kahlo. © Museo Frida Kahlo - Casa Azul collection - Javier Hinojosa, 2017

Lorsque Frida Kahlo arrivait quelque part, non seulement tout le monde la remarquait… Mais aussi, l’entendait !

Couverte de bracelets, de boucles d’oreilles et de colliers sonores, l’artiste n’avait peur d’aucun bijou, et les portait en nombre.
Cet impressionnant collier a été réalisé par elle-même avec des perles en pierre de jade précolombiennes, de véritables pièces archéologiques assemblées en signe de son attachement à la culture ancestrale du Mexique.

Les fleurs devenues symbole absolu

Portaits de Frida Kahlo par Nickolas Muray, 1939 © Nickolas Muray Photo Archives (celui avec les fleurs dans les cheveux)

Impossible de ne pas le remarquer : Frida Kahlo est partout !
En librairies, où sa vie se raconte en romans d’amour comme en bandes-dessinées, dans des magasins de vêtements, où sa tête coiffée de fleurs est l’argument de vente n°1 de nombreux sacs et autres t-shirts…

Un bien étonnant destin, pour une artiste qui a toute sa vie clamé son anticapitalisme féroce et son adhésion aux idées du parti communiste.

Reste que les couronnes de fleurs faisaient bel et bien partie de ses accessoires : en se coiffant à la façon des femmes cuetzalan, c’est-à-dire en ajoutant à ses tresses toutes sortes de rubans, de laines et de fleurs fraîchement cueillies, l’artiste – qu’on surnommait « Xochitl », soit fleur en aztèque – ne cherchait toutefois pas à flatter la douceur de son visage aux sourcils majestueux, mais à ancrer profondément son identité dans une histoire de l’Amérique centrale au féminin.