catalogue Arnulf Rainer Victor Hugo Surpeintures (c) maison de Victor Hugo / Paris Musées
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Arnulf Rainer

Victor Hugo Surpeintures
Format
Broché grands rabats
Dimensions
170 x 240 mm
Nombre de pages
160
Nombre d'illustrations
80 illustrations couleurs
ISBN
978-2-7596-0086-1
Prix public
30.00
Disponibilité
Disponible
art contemporain

Malmenée, bousculée, sans cesse remise en question par les avant-gardes qui se sont succédées au XXe siècle, la peinture semble ne plus pouvoir s’affirmer que dans un mouvement d’autodestruction, ou un élan dialectique contre une autre peinture.

C’est dans cette problématique que s’inscrit L’« Übermalungen » ou « surpeinture » d’Arnulf Rainer. Ce recouvrement partiel d’une image existante par de violentes « biffures » participant de l’expressionnisme, Rainer l’a d’abord appliqué à sa propre image avec les autoportraits photographiques de la série des Faces Farces qui demeure la part la plus célèbre de son œuvre.

Figure majeure de la scène artistique contemporaine autrichienne et internationale, Arnulf Rainer est un boulimique d’images, hanté par la peur du vide. Travaillant sur divers types de reproductions (photocopies, estampes, photocopies de photographies…), il a étendu son champ d’intervention aux œuvres de grands artistes passés ou modernes. En 1998, il commence à recouvrir des reproductions de dessins de Victor Hugo, voire de détails de ceux-ci, parfois considérablement agrandis, réalisant alors au fil du temps une importante série. Ce travail conservé dans l’atelier de l’artiste n’a été à ce jour que partiellement montré au public et notamment en Allemagne 2001 sous le titre « Schichten der Nacht », « strates » ou « épaisseurs » de la nuit.

La Maison de Victor Hugo a sélectionné une soixantaine de « surdessins », qui seront montrés pour la première fois au public aux côtés de certaines des œuvres « source » de Victor Hugo appartenant au très riche fonds du musée. Afin d’appréhender le travail d’Arnulf Rainer dans sa diversité et d’en restituer l’identité profonde, cet ensemble sera complété d’une quarantaine d’œuvres provenant d’autres séries participant de cette même démarche : autoportraits de Rembrandt et de Van Gogh, figures et paysages d’Odilon Redon, paysages de Friedrich, nus de Rodin.

Dans chacune de ces œuvres on retrouvera cette expression angoissée du rapport au sacré, cette volonté de renaissance dans l’élaboration apparente et délibérée d’un chaos formel. Car, paradoxalement, en utilisant les œuvres des maîtres comme matériau et en détruisant leurs propositions formelles, les griffonnages irrévérencieux de Rainer, par leur graphisme libérateur, s’inscrivent dans la tradition picturale.

Ainsi, à travers l’œil et le geste de l’un des grands artistes contemporains, le musée propose au visiteur une approche inattendue et surprenante des dessins de Victor Hugo. Il continue de mettre en exergue la modernité de Victor Hugo – en particulier de son œuvre graphique – et l’écho qu’elle suscite chez les artistes d’aujourd’hui, mission qu’il s’est donné depuis les expositions « Du chaos dans le pinceau », avec Jean-Jacques Lebel, ou « Aubes rêveries au bord de Victor Hugo » confiée à Harald Szeemann en 2002.

 

Catalogue de l'exposition « Arnulf Rainer / Victor Hugo » qui s'est tenue du 6 octobre 2011 au 15 janvier 2012 à la Maison de Victor Hugo à Paris.

Musée :
Maison de Victor Hugo - Hauteville House