Les Bronzes du Luristan

Les objets appelés couramment «Bronzes du Luristan» apparurent sur le marché de l’art dans les années 1920, sans autre contexte archéologique que le nom de cette région des Zagros, adossée à l’ouest du plateau iranien.

Datés de l’Âge de Bronze (IIIe millénaire et première moitié du IIe millénaire avant notre ère) et de l’Âge de Fer (XIe-VIIe siècles avant notre ère) ils reflètent les courants d’échanges qui traversèrent alors le plateau iranien et apportèrent à la population du Luristan une prospérité certaine.

Ils témoignent par ailleurs d’une très grande maîtrise métallurgique. Les mors de chevaux, pièces les plus célèbres de cette production, prennent ainsi la forme de griffons, de fauves ou, tels un reflet de la réalité, de chevaux harnachés et parfois même montés. Sur certains, un personnage cornu dompte des monstres, les saisissant au cou, réminiscence, à la fin du 1er millénaire avant notre ère, de l’ancienne figure du « maître des animaux » ou « Gilgamesh » des épopées mésopotamiennes du IIIe millénaire. Cette même figure se retrouve sous la forme d’éléments tubulaires de bronze, têtes d’étendards ou
«idoles».

La profusion du décors animalier, sur les mors comme sur les lames de hache ou les épingles, rend problématique l’utilisation réelle de ces pièces. Qu’elles proviennent de contextes funéraires, que cette civilisation ait été davantage nomade que sédentaire, et qu’aucun texte n’ai été découvert dans la région renforcent encore l’aspect énigmatique de ces bronzes à la facture si soignée.

Le catalogue est illustré de 250 pièces de bronzes provenant des plus grandes collections internationales. L’ouvrage présente plusieurs essais qui détaillent l’historique des découvertes, la constitution des premières collections privées, les fouilles archéologiques ainsi que les traditions technologiques des peuples du Luristan.

Catalogue de l'exposition "Les Bronzes du Luristan" qui s'est tenue du 4 mars au 22 juin 2008.